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À l’affût des nouvelles technologies

Par Georges Abdul-Nour, Ph. D. ing.
Professeur et directeur du Département de génie industriel, Université du Québec à Trois-Rivières

En décembre dernier, M. Sébastien Gamache, étudiant au doctorat en génie industriel à l’UQTR, et moi-même avons accompagné des représentants du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec (MESI), de Productique Québec, du Centre Francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO), du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) et quelques représentants de l’Industrie au salon Smart Industries, aussi connue sous l’appellation « Industrie 4.0 », à Paris, en France. Cette visite nous a permis de constater les nouvelles tendances dans l’industrie manufacturière et surtout le rôle que joue cette dernière dans la création de la richesse. Nos voisins du sud, les États-Unis, ainsi que la France, l’Allemagne, la Chine, et bien d’autres pays européens et asiatiques, investissent déjà massivement pour aider leurs entreprises à aller vers cette nouvelle philosophie de production modulaire, agile, reconfigurable, adaptative et surtout proche du consommateur.

Le gouvernement du Québec a notamment pour objectif de suivre cette tendance pour assurer la compétitivité de nos entreprises, surtout nos petites et moyennes (PME), qui constituent près de 95 % des entreprises, et pour maintenir la force de notre économie. Appelée « la quatrième révolution industrielle », cette tendance se base sur l’intégration de la technologie de la communication et de l’automatisation. On parle de l’Internet des objets (IoT), de Big Data, de l’infonuagique, de l’automatisation modulaire, de la cobotique, de systèmes reconfigurables, et plus encore. On relie le client au système de production jusqu’au fournisseur de matières premières. On parle de communication Business to business (B2B), de Machine to machine (M2M), de progiciels de gestion intégrés, et d’un système de gestion des processus industriels; c’est la gestion intégrée des systèmes de production.
La question qui nous est venue en tête est « où nous situons-nous par rapport à la Smart Industries? ».

Riches de 25 années d’expérience avec plus de 300 PME au Québec seulement; dès la création de la Chaire Bombardier aéronautique pour des PME de classe mondiale en 1992, et de l’INRPME en 1997, en passant par un projet avec le CEFRIO sur l’effet de la formation continue par bande dessinée sur la productivité des PME, et avec le projet de transfert de connaissances et de la cartographie de chaîne de valeur avec le Conseil national de recherches du Canada (CNRC/PARI), nous avons analysé une banque de données de plus de 200 entreprises, pour arriver au constat suivant : nos entrepreneurs du Québec sont créatifs, innovateurs et surtout déterminés et courageux, mais ils ont besoin d’aide à plusieurs niveaux :

1- Comprendre et implanter les outils Lean et d’amélioration continue pour augmenter la flexibilité et la disponibilité des machines.
2- Augmenter la productivité par la mise à jour de l’aménagement d’usines, machines et systèmes d’entreposage et de manutention.
3- Migrer vers les structures modulaires, produits et procédés pour faciliter l’implantation des cellules flexibles et dynamiques.
4- Améliorer les systèmes de planification par l’implantation et surtout la formation et la maîtrise des systèmes de gestion intégrés, tel qu’ERP et MES.
5- Travailler à diminuer le temps de passage des produits dans l’usine et l’optimisation du cycle de développement et cycle de vie des produits. Il faut augmenter le taux de roulement de stock.
6- Diminuer l’inventaire « qui dort » sur le plancher en éliminant les causes de la présence des stocks. Un inventaire est un amortisseur, et on a besoin d’amortisseurs si on a des obstacles; il faut cibler et éliminer ces derniers.

De l’aide à ces niveaux permettra aux entreprises à mieux se préparer pour l’automatisation, s’il faut, et pour prendre le train de l’« Industrie 4.0 ». Nous travaillons actuellement avec plusieurs partenaires pour arriver à la meilleure façon de préparer nos PME à s’y rendre le plus rapidement et avec le moins de turbulence possible.

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