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Ne nous « Trumpons » pas

Par François Labelle, professeur à l’École de gestion – Département de management, Directeur de l’Institut de recherche sur les PME et responsable du Laboratoire de recherche sur le développement durable en contexte de PME

« La lutte contre le réchauffement climatique et les mesures pour l’environnement sont mises à mal dans le premier projet de budget de Donald Trump, qui ampute de près d’un tiers l’enveloppe de l’Agence de protection de l’environnement… » (Santini, La Presse, 16 mars 2017)

Pourtant, il y a presque unanimité entre les scientifiques de partout sur la planète à ce sujet : si l’on ne parvient pas à renverser la tendance climatique actuelle, nous courons droit vers des bouleversements sans précédent en termes écologiques, mais aussi en termes sociaux et économiques. Pour les éviter, il faudrait limiter la hausse moyenne des températures mondiales à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle d’ici 2100. Cela suppose une réduction draconienne des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 40 à 70% d’ici 2050. Cela nécessite également des changements catégoriques dans les comportements des entreprises dont les impacts sur l’environnement et la société sont en grande partie associés aux phénomènes climatiques. (GIEC; 2014).

Dans ce contexte, que faire ? Considérant que les bouleversements occasionnés par le gouvernement de Donald Trump seront de bien plus courte durée que les bouleversements climatiques, quoiqu’en pensent les climatosceptiques, préparons la suite et dotons-nous d’avantages compétitifs qui seront bien utiles quand nos voisins du sud auront besoin d’aide pour rattraper le temps perdu.

À cet égard, les entrepreneurs et les PME peuvent se positionner avantageusement pour saisir ces opportunités à venir. Ce faisant, ils pourront jouer de nouveau le rôle de vecteurs de changement positifs qu’ils ont su remplir à quelques reprises dans l’histoire et provoquer un phénomène de destruction créatrice qui consiste à réinventer les modèles de production qui rendent caducs les produits et les technologies des organisations qui desservaient jusque-là les divers marchés.

Le phénomène semble bien s’enclencher et procure de l’espoir. Plusieurs produits « verts » créés par des entrepreneurs et des PME ont trouvé une niche auprès des consommateurs. Par exemple, une entreprise régionale comme Belle à Croquer suggère des produits de soins corporels, non pas à base de dérivés de pétrole comme c’est souvent le cas, mais bien à base de résidus de la vigne, valorisant ainsi les « déchets » d’autres entreprises en s’en servant comme intrants dans son processus de production. D’autres PME mettent en place des technologies novatrices pour réduire les impacts environnementaux de leurs activités industrielles. C’est le cas de l’usine Nutra Canada, établie à Champlain, qui fonctionne à 75 % à partir de l’énergie générée par les biogaz qui sont produits par fermentation naturelle et captés au site d’enfouissement de la municipalité.

Inspirons-nous de ces PME pionnières qui tracent la voie à de nouveaux modèles d’affaires durables et devenons des leaders en ces domaines. Nous serons alors prêts à répondre à une demande pressante et incessante lorsque la réalité frappera et rattrapera les dirigeants des États-Unis qui n’auront d’autres choix que d’aller chercher les compétences qu’ils n’auront pas su valoriser et développer.

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