PAR : Louise Cadieux, DBA, professeure titulaire, département de Management, UQTR.
LE : 22 novembre 2018.
Se lancer en affaires est possible par le biais d’une reprise ou le rachat d’une entreprise déjà existante. Cela se fait d’ailleurs depuis plusieurs années. Certains reprennent le flambeau de l’entreprise familiale. D’autres achètent l’entreprise dans laquelle ils travaillent ou acquièrent une entreprise qu’ils connaissent peu ou pas mais qui leur semble être une « bonne opportunité », que cette dernière soit en santé financière ou non.
Bien que cette avenue « entrepreneuriale » semble, pour certains, moins courageuse que de démarrer sa propre entreprise, les défis que doivent relever les repreneurs sont d’envergure. Et surtout, bien différents de ceux auxquels seront confrontés les créateurs. En voici des exemples, notamment lorsqu’il s’agit d’un repreneur non familial.
Défi 1 : Le repreneur doit trouver une entreprise intéressante et porteuse dans un marché opaque, puisque les vendeurs/cédants s’affichent difficilement de peur de perdre leur réputation, par exemple.
Défi 2 : Le repreneur doit convaincre le « vendeur/cédant » qu’il est LA personne qu’il cherche pour lui succéder puisque c’est ce dernier qui, dans la très forte majorité des cas, a le dernier mot sur la faisabilité et la complétude du projet.
Défi 3 : Le repreneur doit travailler en étroite collaboration avec le vendeur/cédant pendant plusieurs mois, voire plusieurs années pour s’assurer d’acquérir tous les savoirs liés à l’entreprise qu’il reprend. Alors qu’ils n’ont pas toujours la même vision du futur de l’entreprise.
Défi 4 : Le repreneur doit prouver aux parties prenantes internes et externes qu’il est LA personne qui assurera la pérennité, voire la croissance, de l’entreprise et, dans la foulée, LA personne qui maintiendra les emplois existants ou en créera de nouveaux et, dans certains cas, valorisera le dynamisme économique dans sa région.
Défi 5 : Le repreneur doit progressivement mettre en place de nouvelles stratégies ou modes de gestion cohérents avec SA vision tout en s’assurant de conserver l’engagement des employés clés qu’il n’a pas lui-même embauchés mais qu’il juge essentiels pour le futur de l’entreprise qu’il reprend.
Autrement dit, dans son choix de carrière, un repreneur doit se faire reconnaitre comme UN ENTREPRENEUR à part entière, cela même s’il n’a pas créé de toute pièce l’entreprise qu’il dirige. Son courage, sa détermination, sa créativité, son sens du risque sont, comme pour tout entrepreneur, mis à profit dans l’aventure repreneuriale. Sans compter ses compétences interpersonnelles, comme son sens de l’empathie, de la collaboration ou de l’écoute qui devront nécessairement être mises à contribution pour la réussite de son projet d’affaires. Ce qu’il fera avec la complicité du vendeur/cédant, en grande partie.